A. Immunologie : le risque de rejet
Immunologie = c’est une spécialité médicale et biologique qui étudie l’ensemble des mécanismes de défense de l’organisme contre les antigènes (corps étrangers, infections).
Nous savons désormais que pour qu’une greffe fonctionne, il faut que le donneur et le receveur possèdent le plus de gènes d’histocompatibilité possibles (= les protéïnes du CMH : Complexe Majeur d’Histocompatibilité = antigènes HLA).
La principale complication de la greffe d’organe est le rejet. Ce rejet va dépendre de la réaction immunologique du receveur contre l’organe greffé
. Cette réaction est très proche de celle de la défense immunitaire contre une infection. Elle met en jeu des cellules et essentiellement les lymphocytes T responsables de la réponse immunitaire qui vise à détruire les antigènes.
Structure d’un lymphocyte T :
Comment expliquer biologiquement le phénomène de rejet ?
L’organisme contient à l’origine une quasi-infinité d’anticorps différents ; notre corps possède donc les « armes » pour combattre presque tous les types de maladies existant au monde Il est donc possible au système immunitaire de cibler tous les corps étrangers présents dans l’organisme. Cette grande diversité d’anticorps est appelée répertoire immunitaire. La reconnaissance des antigènes étrangers dans l’organisme du receveur déclenche ausisitôt une réaction qui fait intervenir de façon dominante des anticorps. Ces anticorps sont portés par des cellules appelées lymphocytes (globules blancs). Ces cellules sont des cellules « tueuses » qui sont indispensables au bon déroulement de la réaction immunitaire.
Pour comprendre le phénomène de rejet, il faut savoir qu’à la surface de toutes nos cellules sont présentes les molécules appelées « antigènes du système HLA ». Ces dernières permettent aux lymphocytes T de différencier les agents étrangers greffe, bactéries, virus
) de nos propres cellules. Une fois les cellules du greffon identifiées comme n’appartenant pas à notre propre corps, une cascade de réaction provoque la sécrétion d’anticorps (ici par les lymphocytes B) et la prolifération de cellules tueuses (les lymphocytes T), qui infiltrent le greffon et le détruisent. L’intensité de la riposte immunitaire dépend du receveur et de la nature des tissus.
Il existe trois types de rejets :
- rejet hyper aigu : il intervient dans les heures suivant la transplantation,
- rejet aigu cellulaire : il intervient au-delà du quatrième jour de greffe dans les trois premiers mois après la transplantation,
- rejet chronique : il peut s’installer au cours du temps, c’est la principale cause d’échec de greffe
.
Le mécanisme de rejet :
B. Traitements immunosuppresseurs
Immunosuppresseur = ce terme désigne tout ce qui supprime ou qui a la capacité de réduire ou atténuer les réactions immunitaires de l’organisme, comme les réactions contre un antigène dans le cadre d’un rejet de greffe.
Les premiers médicaments utilisés pour réduire les réactions immunitaires furent les corticoïdes et l’azathioprine, souvent utilisés en association. Bien connu de tous, les corticoïdes sont des anti-inflammatoires mais aussi des immunosuppresseurs. Malheureusement, leur emploi
à long terme entraîne des effets secondaires qui en limitent l’usage même si leur association à l’azathioprine a permis la réduction
de leur posologie tout en maintenant
leur efficacité.
Posologie = quantité ou dose de médicaments administrée à un patient greffé.
De nos jours les corticoïdes et l’azathioprine sont toujours utilisés en temps qu’immunosuppresseurs mais grâce aux avancées médicales ils sont dorénavant moins toxiques pour le corps. Cependant, d’autres immunosuppresseurs comme :
- La ciclosporine A, mise sur le marché en 1983, désigne tout ce qui supprime ou qui a la capacité de réduire ou atténuer les réactions immunitaires de l’organisme, comme les réactions contre un antigène.
- Les sérums anti-lymphocytes sont des sérums sanguins contenant des anticorps qui détruisent les lymphocytes T directement dans le sang.
- Les anticorps monoclonaux sont des anticorps produits par un clone de cellules. Ils s’opposent à une famille déterminée de lymphocytes (ou à ceux qui sont activés), dont ils bloquent une fonction bien précise.
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